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Froissements des corps et des mots-sons.1

« …Ouvrez la facture des ténèbres » tel fragment de hiéroglyphe décrypté dans l’illisibilité des signes, de tessons, de tablettes, de papyrus ;
Lance à l’affût l’orée de la flèche du temps, recouvrant l’espace à tâton. Rebroussant les feux, les rotondent en foyer. Ci et là, sculpte les figures que bégaie la conscience déhiscente. Déhiscence éclose encore parmi d’autres et comme d’autres mimant la fuite et la survie encore en part de sort. Qui souverain ? Qui du chaos force la souvenance ?
Obstruction imprononçable du soi parmi les autres soi et les soit des phénomènes en buttent à soi de l’alliance. Mais l’orage chasse la nuque et le petit d’homme est plus longuement nu que le frêle oisillon, le vermisseau, la pouliche sitôt issue dressée vacillante, ou la lymphe emmaillotée du papillon.
Il apprend. Aux étoiles, aux vents, à la chasse et cueille les baies, met les mains en terre et si les pluies peut-être les blés. Et quand le froid ou les cataractes du ciel emportent l’horizon, il récite sous le toit les songes et les bruits de la langue.
La marche se fait signe et les signes portent voix.
Foisons des sens que le temps recueille dans ses rites du vif et du mort. Inscriptions lacunaires.
Puis plus compact. Ajourement en zigzag des tracés. Il chante le chaos et scande sa mesure incommensurable.

Oeuvrement d’art, transhumance passant outre (malgré) les pouvoirs, du bruissement tactile des sens. Et obstinément veiller, en réveiller la respiration, l’intervalle, le rythme. On peut entendre si l’on veut, parmi d’autres cet arrière champs dans le travail de Martine Venturelli et ses compagnons (es). Il nous sonde dans sa simple exemplarité.
Ecoutons le pas du souffle. (Des « Appontages, et le flot dépassa ma sandale »).

PS : L’incipit précédent n’est qu’une excuse pour dire et signifier en turbulence la nécessité attentive d’accompagner ce mouvement.

François Tanguy
Metteur en scène
février 2015