Sarah
Kane écrit pour quatre voix (A,B,C,M). Leurs histoires résonant les
unes dans les autres, venant de temps et d'espaces différents, rendant
compte des effets de la mémoire, de l'héritage trans-générationnel, des
rêves, des cauchemars, de l'inconscient. Elles interrogent les contours
de l'histoire individuelle et elles ont entraîné notre prise de parti
polyphonique du travail du choeur et de choralité.
Six
acteurs-chanteurs incarnent cette langue tels des musiciens, les acteurs
font entendre de multiples états de la voix, voyage dans la genèse du
langage, depuis le souffle, les bruits de bouche, les onomatopées, le
cri, jusqu'à la voix parlée et chantée. Ils donnent à sentir
la
choralité, le tissage et le tuilage des voix, leur résonance dans les
silences, qui sont toujours travaillés comme des suspens. Ils donnent à
sentir l'angoisse, la déchirure, l'obscurité et les doutes de
l'écrivain à l'oeuvre, l'écriture liée à la mort, à la survie, à la
folie du manque d'amour, à la solitude. |